L’expérience du sari

Un peu de contexte. Tout a commencé lorsque j'ai mentionné que je voulais rapporter un sari à la maison. Les gens du bureau semblaient emballés par l'idée (ahhh, good, un srais, gros sourires...) et je pouvais voir une grande fierté dans leur yeux.. Ils questionnent et on discute aussi de nos plans du week-end. Nous on pensait visiter un temple avec un tour guidé, dans Bangalore et peut-être allé à Mysore le lendemain. Le boss là-bas demande à ses employés (ordonne? on est pas certain) de nous fera la visite du week-end. Nous on est un peu gênés, on veut juste rester dans notre bulle dans notre chambre et surtout ne pas causer de problèmes dans la vie des gens. Finalement, tout le week-end s'organise dans notre dos et à la fin de la journée, on apprend que 2 collègues (célibataires qui connaissent bien Bangalore et qui ont aussi vécu pour le travail un certain temps en Irlande et au Canada, se portent volontaire pour le samedi). Ils viendront nous rejoindre à l'hôtel le lendemain pour aller en ville. (On ne sait pas du tout ce qui nous attend.) Nous prenons le taxi de l'hôtel avec chauffeur pour la journée (2500 rupies =~ 50$). De toute façon, le concept de tour de ville n'existe pas ici et on comprendra plus tard avec tout le trafic ! Le lendemain, ce sera deux autres collègues dont un qui est né à Bangalore qui nous ferons la tournée de Mysore.

 

Bon. Où achète-t-on un sari ? Une des coll1ègues a demandé à sa sœur où aller et pas n'importe quel endroit : le meilleur magasin de sari de Bangalore ! Wouais, situé au centre ville. En entrant dans la place, on sent les odeurs et les couleurs des tissus sur les tablettes sont éblouissants. Le magasin est fait sur 3 étages. 1^er étage : sari luxueux de 1000$ et plus, 2^e étage, ça commence à devenir achetable … Une dame me montre des tissus pendant que mon collègues Nord-Américain et les 2 collègues locaux attendent…. La dame fait les essais de tissus sur moi selon ce que je choisis. Elle me montre comment porter le truc (impossible pour moi à refaire) ! Et là je commence à comprendre un peu dans quoi je me suis embarquée…

 

Tout d'abord, un sari, ça ne vient pas prêt-à-porter. On achète le tissus ici (2 m x 5.5 mètres) et on taille dedans le haut (top). La dame me dit que j'ai «juste» à aller voir une couturière qu'elle connait qui fait des saris pseudo prêt-à-porter pour les westerners, question qu'on puisse reporter le truc. Que c'est simple, blablabla.. Je ne peux pas changer d'idée. Elle voudrait me ventre à la fin pour 650$ de saris selon les essais et les tissus mais je réduis le tout à 2 saris dans du tissus achetable (OK, 200$)

 

(En passant, pour tout le magasin, il y a une salle d'essayage pour le peu de prêt-à-porter dans cette boutique…Je me suis trouvé aussi un costume de jour pantalons blouse que beaucoup de femmes portent ici, les salwars. Je jase en attendant mon tour avec un new-yorkais qui me recommande des bons musées pour mon fils là-bas.)

 

Après une bonne heure et demi dans le magasin, nous allons vers la boutique de la couturière (celle dont j'ai mis les photos. On voit ses ouvriers travailler pour ajouter les paillettes à la main sur des saris. Normalement, elle a 20 personnes dans ce petit local mais y'a un gros festival de fleurs qui s'en vient et ils sont presque tous en congé.) Elle est très gentille la dame. On prend mes mesures (ça se fait devant tout le monde en passant) et elle me fait choisir dans un catalogue de blouse/top custom-made ce que je veux comme modèle ! Puis, encore une surprise, elle me dit que je dois revenir chercher le tout dans quelques jours ! Pour un sari de cette qualité, je ne peux pas juste envoyer quelqu'un venir le chercher et que de toutes façon, elle doit m'expliquer comment porter le truc. Ahggg ! Le coll1ègue me dit que y'a pas de problème, on reviendra lundi soir. C'est ce que j'ai fait hier. On a quitté le bureau à 18h30, cela a pris 2h se rendre a cause du trafic et une heure pour revenir… Essayage, ajustement, retouches. La dame me demande si le collègue est mon chum ! Il était 22h30 quand je regagne ma chambre. Avec en main les 2 saris, 2 jupes qu'elle a fait et les 2 tops. Fatiguée !!!! Mais heureuse d'avoir en main ces beaux morceaux de linge !

 

Morale:

- Ici, ile ne faut pas demander si un lieu est loin car la distance est petite. Il faut demander si c'est long en temps…

- Jamais plus je ne me plaindrai du trafic à Montréal !